« C'est un grand honneur », a déclaré Samira ElAtia, professeure agrégée et directrice des études supérieures. « Je ne m'attendais pas à ça », ajoute-t-elle, tout en remerciant Pierre-Yves Mocquais, le doyen du CSJ, pour son soutien.
L'obtention du professorat McCalla pour l'année universitaire 2017-2018 va permettre à Mme ElAtia de développer un outil d'évaluation linguistique, qui représente « le fruit de plusieurs années de travail », a-t-elle expliqué. « De voir que ça va se concrétiser, ça me réchauffe le cœur », a-t-elle dit.
Le professorat McCalla, qui tient son nom du premier doyen de la Faculté d'études supérieures et de recherches, offre à des membres du corps enseignant la possibilité - grâce à un financement - de tester des stratégies intégrant à la fois leurs activités de recherche et d'enseignement. Les lauréats, choisis par leur faculté, sont des universitaires de haut niveau qui ont apporté une contribution significative à leur domaine de recherche, d'enseignement et d'apprentissage.
Le domaine de Samira ElAtia est celui des langues et le projet qu'elle développe est innovant parce qu'il intègre le développement langagier avec les algorithmes du data mining, décrit-elle. Ce nouvel outil d'évaluation de l'apprentissage des langues va pouvoir s'adapter aux capacités et aux progrès de chaque étudiant et venir compléter ce qu'il apprend en cours.
« En donnant à l'étudiant la possibilité d'évaluer régulièrement ses compétences en ligne, cet outil servira de formation continue », explique la professeure. L'évaluation devient un outil d'apprentissage, ce qui permet de réserver le temps du cours pour de l'interaction et de la production.
Les données recueillies par l'intermédiaire de cet outil électronique viendront par ailleurs fournir une plus grande base de données éducative, dont l'exploration permet aux chercheurs tels que Mme ElAtia de faire avancer la recherche en matière d'éducation. L'objectif est notamment de mieux comprendre les facteurs qui influencent le processus d'apprentissage.
La première partie de l'évaluation comprendra d'ailleurs un sondage sur les antécédents linguistiques de chaque participant. « Cela va nous permettre de mieux comprendre nos étudiants », souligne Mme ElAtia. La majorité des étudiants du Campus Saint-Jean proviennent des écoles d'immersion française, mais certains viennent de pays francophones et sont intéressés par le bilinguisme. « Cette diversité de population représente une richesse incroyable pour un chercheur », commente la professeure.
À noter que l'outil permettra non seulement d'évaluer l'apprentissage du français, mais aussi de l'anglais. Il sera piloté dès septembre prochain avec les étudiants du cours EduP342 (Évaluation de l'apprentissage) et, potentiellement, prêt à l'utilisation en septembre 2018. Le premier utilisateur sera naturellement le CSJ, mais plusieurs écoles d'immersion de la province ont également exprimé leur intérêt pour un tel outil. Et sa portée pourrait bien vite s'étendre dans d'autres communautés multilingues au-delà de la nôtre.