Trop souvent envoyé au bureau du directeur, c'est en 10e année que Thomas Pomerleau en a eu assez. Alors qu'il était encore élève à l'école Maurice-Lavallée, le jeune homme a décidé qu'il ne serait plus l'élève turbulent qu'il était. Pour ce faire, il s'est dit qu'il devait se tenir occupé, et c'est en œuvrant au sein de sa communauté qu'il a réussi. Aujourd'hui étudiant au Baccalauréat bilingue en administration des affaires (BAA/BCom) au Campus Saint-Jean, c'est un Thomas responsable qui raconte son parcours…
« Je faisais toujours mes travaux, je réussissais très bien. Le problème, c'est que je parlais trop. Je dérangeais les autres qui n'avaient pas terminé », se remémore Thomas. « Mon frère m'a inscrit au PJA (Parlement jeunesse de l'Alberta), et j'ai adoré mon expérience », ajoute-t-il.
Depuis ce déclic, c'est un effet de boule de neige qui se produit avec les expériences de Thomas. L'année suivant sa présence au PJA, il a participé au GoAGA (Assemblée générale annuelle de FJA), il s'est présenté comme conseiller au secondaire et un an plus tard, il en était le vice-président. « Je suis devenu super engagé dans mon école. J'étais sur le conseil étudiant depuis la 10e année. En 11e, j'étais trésorier, et en 12e, j'ai été élu président », mentionne le jeune homme originaire de Beaumont.
Depuis trois ans, celui-ci siège également au comité consultatif de la politique des programmes d'études du ministère de l'Éducation. Thomas se dit fier de faire partie de la voix étudiante, et il estime qu'il est « enrichissant de pouvoir présenter des idées en matière d'éducation ».
Un campus hors du commun
Arrivé au Campus Saint-Jean en septembre 2015, Thomas a pu s'intégrer plus facilement grâce aux opportunités d'engagements qui s'offraient à lui. « J'adore le Campus parce que j'ai été impliqué très rapidement dans les clubs et associations », lance-t-il.
D'abord inscrit en économie, Thomas a ensuite décidé de s'inscrire au programme bilingue en Administration des affaires une année plus tard. Il a aussi été accepté dans le programme de leadership offert par le Peter Lougheed Leadership College.
À ses dires, la superficie restreinte du CSJ et son nombre réduit d'étudiants permettent de créer des relations étroites avec ses pairs, et ce, même si un changement de programme est effectué par l'étudiant en cours de route. Thomas est également reconnaissant qu'il y ait une plus grande place à l'erreur. « L'atmosphère ici est accueillante, et tu n'as pas besoin de te sentir coupable si tu commets des fautes, tu peux plutôt apprendre de celles-ci », soulève l'étudiant.
L'un des premiers gestes que Thomas a accomplis pour son université a été de relancer le journal étudiant, Le Mouton Noir. Approché par la présidente Amy Vachon-Chabot, le jeune homme a aidé à relire toute la constitution du journal et à le remettre sur pieds. « Pour moi, ça a vraiment été une expérience d'apprentissage. C'était aussi la première fois que je m'aventurais dans un club étudiant au CSJ », confie Thomas.
L'autre cercle étudiant pour lequel ce jeune homme se passionne est le Club d'improvisation du CSJ. « Pour moi, l'improvisation, c'est comme une échappatoire de la réalité. Ça me permet d'oublier mes responsabilités le temps d'une scène et de m'amuser dans un monde imaginaire », confie Thomas. « J'adore avoir la chance de me pousser et d'exercer ma créativité », ajoute-t-il.
Son dévouement ne s'arrête pas là. L'étudiant a en effet été élu président de l'Association des universitaires de la Faculté Saint-Jean (AUFSJ) le printemps dernier pour l'année 2016-2017. Depuis, un nouveau site Web a été lancé (aufsj.com) et Thomas travaille avec des professeurs et des membres de l'administration pour mettre en place pour la rentrée d'août une vision linguistique dont le but ultime est de former des citoyens bilingues qui, au sein d'un environnement global, contribueront à la vitalité du français. « Nous cherchons des façons positives d'encourager les étudiants à maximiser l'utilisation du français au Campus, mais également à l'extérieur de celui-ci », note-t-il.
« Ce que je veux, c'est améliorer le monde qui m'entoure »
Toujours très présent dans la communauté francophone, Thomas est l'un de ceux qui sont à l'origine du projet d'alliances gaies-hétéros (AGH), orchestré par Francophonie jeunesse de l'Alberta (FJA). Ce projet, qui permet aux membres et alliés des communautés LGBTQ de lancer des AGH dans les écoles, fait partie des grandes fiertés du jeune homme. « C'est une pratique enrichissante pour moi, mais aussi pour la communauté. Je pense que c'est quelque chose qui manquait dans notre communauté francophone, et je suis fier d'y avoir en quelque sorte participé », se réjouit l'étudiant.
Thomas ne sait pas encore ce qu'il veut faire comme métier plus tard. Ce dont il est certain, c'est qu'il souhaite à tout prix trouver un emploi dans le domaine qui l'intéresse, les affaires, tout en ayant la chance de continuer à œuvrer au sein de sa communauté. « Je veux pouvoir donner de mon temps. Ce que je veux, c'est d'améliorer le monde qui m'entoure », lance Thomas.
S'il y a bien une morale que ce jeune étudiant motivé souhaite partager, c'en est une liée à la Francophonie et à ce qu'elle lui a apporté au fil des ans. « J'ai pu vivre ma francophonie dès le moment où j'ai commencé à m'investir dans ma communauté. Ce que je veux dire, c'est que n'importe qui peut s'engager, il faut simplement le vouloir. Et quand quelqu'un commence à s'engager, c'est là qu'il peut commencer à développer son plein potentiel », termine le jeune homme.