« Des migrants arrivés de l'extérieur du Canada ou d'autres provinces canadiennes y ont élu domicile, provoquant ainsi des changements démographiques structurels importants. Dans ces mouvements, les centres d'accueil ont joué un rôle déterminant dans leur processus d'installation », souligne le professeur Paulin Mulatris.
Ce dernier vient de recevoir une subvention de quelque 146 000 $ de Citoyenneté et Immigration Canada (CIC) afin de faire une analyse des services offerts aux francophones dans les quatre provinces de l'Ouest et dans les trois territoires.
« En 12 ans d'existence, ces services d'accueil et d'établissement, leviers indispensables de ces mouvements démographiques, n'ont jamais été ni globalement ni comparativement étudiés pour mesurer leurs impacts réels sur les personnes accueillies et sur les communautés francophones d'accueil. L'étude vise à donner rétroaction afin d'améliorer les services existants et de les calibrer aux nouveaux besoins des personnes accueillies », explique le chercheur principal.
Pour cet exercice, ce dernier sera épaulé de quatre co-chercheurs : du Manitoba (Lori Wilkinson, University of Manitoba et Mamadou Ka, Université Saint-Boniface), de la Saskatchewan (Laurie Carlson Berg, University of Regina) et de la Colombie-Britannique (Marianne Jacquet, Simon Fraser University).
D'ici le 31 mars 2016, l'équipe de chercheurs interrogera dans un premier temps quelque 800 personnes. Pour ces entrevues téléphoniques, nous collaborerons avec le Population Research Lab de l'Université de l'Alberta. Ces personnes seront choisies aléatoirement dans la base de données de CIC. Aux fins de la recherche, nous avons demandé d'avoir accès aux données des dix dernières années », avance Paulin Mulatris.
Par la suite, des groupes de discussion dans chacune des régions. Deux groupes de discussions par province et un groupe par territoire seront réalisés. « Notre objectif est d'obtenir la rétroaction des gens qui ont bénéficié des services des centres d'accueil francophones, mais aussi les francophones qui se sont tournés vers des services anglophones et déterminer les raisons pour lesquelles ils se sont tournés vers les services offerts par un organisme de la langue de la majorité », indique Paulin Mulatris.
Ce dernier espère, avec cette étude, offrir aux centres d'accueil des recommandations permettant d'apporter les ajustements nécessaires à leurs services pour mieux répondre à la réalité de la clientèle d'aujourd'hui.