Meet Adam Brown

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Pour célébrer le Mois de la Francophonie albertaine 2021, nous vous proposons de découvrir une sélection de profils d'étudiants du Campus Saint-Jean. Talentueux, ambitieux, dédiés, dynamiques, et ayant des parcours divers, nos étudiants représentent l'avenir de la francophonie. Cette semaine, rencontrez Adam Brown, étudiant en Baccalauréat bilingue en Administration des Affaires.

Peux-tu te présenter? 

Je m’appelle Adam Brown et je suis originaire de Calgary, où j’ai participé en l’immersion tardive, c’est-à-dire que j’ai commencé mon apprentissage du français en 7e année. Cela fait maintenant plus de cinq ans et demi que j’habite à Edmonton - je suis donc Calgarien-Edmontonien mixte.

Pourquoi as-tu choisi de venir étudier au CSJ?

Principalement parce que venant de l’immersion et venant de Calgary, je voulais rester en Alberta au moins pour mon bac. Quand je suis venu aux Portes ouvertes de l’Université en 2014 avec mon père, on a participé à un atelier de la Faculté de Commerce. Ils m’ont indiqué qu’il existait un programme bilingue pour les francophones et ceux qui venaient de l’immersion. Je me suis tourné vers mon père et j'ai dit: “c'est ça que je veux faire pour mon expérience universitaire.” C'était important pour moi d’améliorer mon français et je ne voudrais pas le perdre après avoir terminé l’école secondaire.

Est ce que tu penses qu’être bilingue sera sera un atout dans ta carrière?

Bien sûr que oui. Même pendant mon bac, tous les jobs d'été, tous les emplois que j'ai eu avant d’avoir été élu Students’ Union de l’Université, étaient grâce à mon bilinguisme. Lors de mon premier été après la première année, j’ai travaillé au Campus dans le bureau d'administration. Pendant l’été après ma deuxième année j’ai travaillé au bureau du Commissariat des langues officielles à Edmonton. De pouvoir continuer à apprendre le français dans un sens très immersif au Campus, je dirais oui, cela me donne des avantages que je remarque tous les jours, même en Alberta.

Tu termines ton parcours au Campus Saint-Jean - quels souvenirs gardes-tu de ton passage?

J'ai tellement de beaux souvenirs du Campus, en particulier pendant mes trois premières années où j’étais principalement au Campus. J’ai servi sur l’AUFSJ (l’Association des Universitaires de la Faculté Saint-Jean) en tant que vice-président  première année, vice-président des opérations et finances, et ensuite président. Alors, j'ai passé beaucoup de temps en m’impliquant faisant du bénévolat au Campus, j’ai siégé sur des comités du Campus, j’ai travaillé avec le Doyen et des professeurs, et j’ai travaillé avec l’équipe de l’AUFSJ pour organiser des évènements qui encouragaient les étudiants à sortir, à s'impliquer et à jaser. C’était vraiment de très beaux souvenirs. 

De plus, j'ai fait partie de la Chorale Saint-Jean pendant deux ans et cela a été une expérience inoubliable pour moi parce que la musique est très spéciale dans ma vie. De pouvoir faire de la musique en français avec des étudiants, mais aussi avec des membres de la communauté en général, c'était un cadeau. Nous sommes même allés à Ottawa pour participer aux concerts lors du 150e anniversaire du Canada. C’était vraiment un moment inoubliable pour moi. 

C’était aussi au Campus où j’ai rencontré des personnes  qui sont devenues mes meilleurs amis. Ce sont des amitiés que j'ai fait au campus avec des francophones ou d'autres gens qui venaient de l’immersion, un beau mélange de personnes. C’est un petit campus et donc il est facile de rencontrer du monde - je reste très chanceux d'avoir rencontré des personnes tellement spéciales.

Tu es très engagé au niveau régional, provincial et même national. Quel conseil donnerais-tu à celles et ceux qui souhaitent suivre un tel parcours? 

Le conseil que je donnerais est de vous impliquer aussitôt que possible dès votre arrivé à l’université.S'il y a du monde qui s'intéresse à la politique ou d’aider les autres: impliquez-vous dans l’AUFSJ ou la Students’ Union de l'université et cherchez votre propre chemin et votre passion. Pour moi, c'était la politique et la défense des intérêts des étudiants auprès des gouvernements.

Au début d'un bac en particulier, si tu déménages dans une nouvelle ville, si tu commences dans une nouvelle institution, il faut trouver son propre espace, son propre lieu, son propre groupe. La meilleure façon de trouver ceci est de sortir aux évènements des clubs, de l’AUFSJ, de Francophonie jeunesse de l’Alberta, ou d’autres organismes qui s’opèrent près du Campus. t’invitent à sortir pour tel ou tel événement de la communauté, ou du Campus,  ayez le courage de dire “oui, je veux sortir, je veux rencontrer du monde”. En ce temps particulier de Covid, il est devenu facile d’aller participer aux événements virtuels. Alors: s'impliquer, vouloir interagir avec le monde, ça c’est mon conseil.

Aujourd’hui 31 mars, c’est le dernier jour du Mois de la Francophonie - quelle importance ce mois représente-t-il?

Pour moi, ça représente la célébration d’une communauté qui m'a accueilli. Quand je suis arrivé au Campus Saint-Jean, je n’avais aucune idée qu'il existait une telle communauté francophone en Alberta, une communauté organisée et vibrante avec des groupes comme  FJA ou l’ACFA. Je n’avais aucune idée que ça existait en école secondaire, donc d’arriver au Campus Saint-Jean, puis de rencontrer du monde qui m'a invité aux évènements, qui m'a accueilli, qui m'a encouragé à participer et à m'impliquer dans la communauté, c'était quelque chose que a changé ma vie. En plus, cette implication a commencé à changer mon identité personnelle et comment je perçois le monde. J’ai appris que d'apprendre une langue, c'est une chose. Mais ça vaut beaucoup plus la peine d’apprendre la culture, comment les gens utilisent la langue pour influencer leur perception du monde. Il y a des différences entre le français et l'anglais. Il y a des expressions différentes et elles sont toutes formulées pour des raisons différentes. Donc, d'avoir eu le temps et d'avoir eu l'honneur, après plus de cinq ans maintenant, d'être inclus dans une communauté qui m'a permis d'apprendre plus sur le monde et sur moi même, le Mois de la francophonie symbolise pour moi cette inclusivité.

Quel impact la COVID a-t-elle eu sur toi?

Pour moi, c'était une expérience très différente de prendre des cours à la maison. Je suis très extraverti, alors il est certainement plus difficile pour des gens comme moi de suivre des cours chez soi ou de devoir socialiser avec du monde virtuellement. Donc, il fallait que je trouve d’autres moyens d'interagir avec les personnes, de continuer à socialiser, de voir des amis. La COVID m'a aussi permis d’avoir du temps pour voyager plus à Calgary pour visiter ma famille.! Donc, il y a toujours un peu de lumière dans l’ombre. En plus, concernant mon travail, on a eu le temps de vraiment explorer les évènements virtuels et  de travailler avec des clients pour essayer de toujours garder leur communication,  culture et sociabilité avec leurs équipes et clients. Donc il y avait des défis bien sûr, mais aussi de bonnes opportunités à saisir. Après avoir suivi des cours en personne pendant cinq ans, c’est très différent, mais de pouvoir passer plus de temps avec la famille immédiate, c’est aussi une avantage.

Que vois-tu dans ton avenir?

À présent, je continue à travailler dans une entreprise d'affaires publiques à Edmonton et je termine mon bac. Nous travaillons sur des sujets comme la communication, les relations gouvernementales, des aides aux entreprises et des événements virtuels. Je garde aussi un oeil sur la politique - sans être partisan, nous vivons des circonstances et une réalité politique souvent très troublante et qui manque des visions audacieuses mais réalistes . Je veux voir comment ça changera, comment je peux m’impliquer... Mais je veux aussi toujours rester impliqué dans la communauté francophone de la province, c’est quelque chose que j’ai tellement adoré au fil des 5 dernières années.

J'espère éventuellement poursuivre des études en droit après la pandémie. C’est quelque chose qui m’a toujours fasciné, particulièrement concernant le secteur d’énergie et des ressources naturelles et le changement climatique.. Même un déménagement dans l’est pendant quelques années m’intéresse.. Il y a beaucoup de chemins qui s’ouvrent, et je suis chanceux qu’il y ait autant de possibilités dans mon avenir. Je finirai donc mon bac puis je vais évaluer les options.

Quel message souhaiterais-tu faire passer aux étudiants et à la communauté?

Pour les étudiants: continuez de garder la fierté de pouvoir étudier en français en Alberta. C’est un privilège très spécial. Qu’ils soient francophones de souche, ou francophiles d’immersion, j'espère que les étudiants gardent toujours cette fierté de faire leurs études chez une institution comme le Campus Saint-Jean. Je sais que les choses sont difficiles en ce moment, avec la pandémie et avec les changements dans l’Université (et j’espère que les étudiants vont pouvoir aller aux événements et aux cours en personne très bientôt), mais continuez à vous impliquer, à faire partie de la communauté et à vouloir apprendre c’est quoi d’être francophone minoritaire en Alberta.C’est la leçon que moi-même, je continue à apprendre. Alors j’espère que c’est quelque chose que les étudiants du Campus pourront toujours continuer à explorer.

Pour la communauté: rester fort. C’est difficile avec la pandémie, de garder ce sens communautaire lorsqu’on n’a pas eu des évènements comme la Fête Franco-Albertaine ou le Parlement Jeunesse de l’Alberta de la même façon pendant cette dernière année. Alors de rester fort et en connection avec les autres pendant ce temps et de savoir qu’il y a d’autres façons de continuer à se retrouver, c’est possible. Il est très important de continuer à socialiser, de continuer à s’impliquer dans la communauté, même en ces temps difficiles.